Trois conditions doivent être réunies pour être prescripteur sur internet : avoir des choses à recommander, un moyen de diffusion et une communauté pour écouter et interagir. Les booktubers sont une nouvelle version de chroniqueurs, qui au contraire des critiques littéraires lambdas, ne se contentent pas de critiquer : ils lisent les livres, en parlent, partagent leurs coups de coeur comme leurs déceptions. Avec un langage qui leur est particulier et des caractères singuliers, Booktube leur permet de prendre le pouvoir et de se mettre en scène, pour le plus grand plaisir de leur public. Cette nouvelle génération de critiques est une aubaine pour les maisons d'édition, qui l'ont déjà bien compris.
Ils ne tiennent plus des blogs mais des "vlogs" : ils réalisent des vidéos autour d'un livre, d'une série, d'une adaptation, parlent de leur PAL (Pile à Lire), de leur wishlist... Ce sont souvent des jeunes, d'une vingtaine d'années, et la plupart du temps des filles qui tournent ces vidéos (mais pas que). Si elles aiment particulièrement la littérature jeunesse, leurs goûts ainsi que leurs personnalités sont hétéroclites et permettent de faire adhérer et de regrouper des publics de tous les horizons. Ces férus de lecture se lancent des défis (30 livres en 30 jours par exemple), recommandent des romans, en déconseillent d'autres, réalisent des SWAP (échanges de livres entre booktubers), des vidéos en live...
En fait, les booktubers rassemblent dans leurs vidéos des éléments dans l'air du temps : la dimension visuelle, le partage d'expérience et la création d'une communauté. Tous les ingrédients sont alors réunis pour faire d'eux l'outil de promotion rêvé pour les auteurs et les éditeurs.
Le phénomène mondial commence à prendre de l'ampleur et pourtant, il n'est pas nouveau. "Booktuber", contraction de "book" et de "tube" pour Youtube est entré dans le vocabulaire courant depuis environ 2009 selon le site Actualitté. Les plus grands Booktubers peuvent aller jusqu'à totaliser 200 000 abonnés à leur chaîne et des millions de vues. On peut les retrouver au Mexique, en Argentine, mais les pays anglophones sont également très actifs en la matière et les maisons d'édition ont très tôt compris l'importance de ces nouveaux acteurs, en organisant par exemple des séminaires sur le sujet, vous pouvez d'ailleurs vous rendre sur hotkeyblog.com : vous y trouverez un compte-rendu et une vidéo d'un de ces séminaires tenu par la London Book Fair.
A l'inverse d'un blog, tout le monde ne peut pas produire une vidéo de bonne qualité et agréable à regarder. En effet, ce n'est pas seulement une question de capacités même si cela entre en jeu, mais surtout de moyens : lorsque l'on regarde les vidéos des Youtubers, on se rend bien compte qu'une bonne vidéo peut exiger d'avoir du matériel perfectionné et coûteux. Seulement certains d'entre eux investissent à long terme, et accordent à leurs productions une attention et l'enthousiasme nécessaires pour fédérer une communauté avec laquelle ils échangent en permanence sur tous les réseaux sociaux. Certains deviennent de véritables juges du bon goût, des tendances à suivre, d'autres arrivent carrément à vivre de leurs vidéos (rarement).
Ce sont les plus influents et les plus actifs qui retiennent l'attention des maisons d'édition et qui parfois deviennent leurs partenaires privilégiés. L'intérêt des maisons : gagner en notoriété auprès d'un jeune public difficile à toucher et connaître les goûts des lecteurs. Mais outre l'intérêt des marques, il s'agit d'une pratique qui pourrait par ailleurs inciter les jeunes à renouer avec la lecture.
Côté français, les booktubers se font plus rares. Mais personnellement, j'ai quand même ma chouchoute (question de goûts, et puis bon son livre idéal serait une dystopie alors...), une bloggueuse et booktubeuse très influente sur la toile avec 8000 fans sur Facebook, 3000 abonnés Twitter, 17000 abonnés à sa chaîne Youtube "Les Lectures de Nine". De nombreuses maisons d’édition sont partenaires de son blog (http://ninehank.com/nos-partenaires) : Pocket Jeunesse, Le livre de Poche, La Martinière fiction J, Seuil, Black Moon… Partenaires qui confirment l'importance et la crédibilité de Nine. Contrairement aux pays anglophones, nous manquons de vidéos fonctionnant comme des guides pour débutant booktuber, ce qui rend la communauté plus difficile d'accès... Mais c'est en train de changer, puisque c'est un peu ce qu'exprime Nine dans sa vidéo dédiée au langage des booktubers :
En fait, les booktubers rassemblent dans leurs vidéos des éléments dans l'air du temps : la dimension visuelle, le partage d'expérience et la création d'une communauté. Tous les ingrédients sont alors réunis pour faire d'eux l'outil de promotion rêvé pour les auteurs et les éditeurs.
Le phénomène mondial commence à prendre de l'ampleur et pourtant, il n'est pas nouveau. "Booktuber", contraction de "book" et de "tube" pour Youtube est entré dans le vocabulaire courant depuis environ 2009 selon le site Actualitté. Les plus grands Booktubers peuvent aller jusqu'à totaliser 200 000 abonnés à leur chaîne et des millions de vues. On peut les retrouver au Mexique, en Argentine, mais les pays anglophones sont également très actifs en la matière et les maisons d'édition ont très tôt compris l'importance de ces nouveaux acteurs, en organisant par exemple des séminaires sur le sujet, vous pouvez d'ailleurs vous rendre sur hotkeyblog.com : vous y trouverez un compte-rendu et une vidéo d'un de ces séminaires tenu par la London Book Fair.
A l'inverse d'un blog, tout le monde ne peut pas produire une vidéo de bonne qualité et agréable à regarder. En effet, ce n'est pas seulement une question de capacités même si cela entre en jeu, mais surtout de moyens : lorsque l'on regarde les vidéos des Youtubers, on se rend bien compte qu'une bonne vidéo peut exiger d'avoir du matériel perfectionné et coûteux. Seulement certains d'entre eux investissent à long terme, et accordent à leurs productions une attention et l'enthousiasme nécessaires pour fédérer une communauté avec laquelle ils échangent en permanence sur tous les réseaux sociaux. Certains deviennent de véritables juges du bon goût, des tendances à suivre, d'autres arrivent carrément à vivre de leurs vidéos (rarement).
Ce sont les plus influents et les plus actifs qui retiennent l'attention des maisons d'édition et qui parfois deviennent leurs partenaires privilégiés. L'intérêt des maisons : gagner en notoriété auprès d'un jeune public difficile à toucher et connaître les goûts des lecteurs. Mais outre l'intérêt des marques, il s'agit d'une pratique qui pourrait par ailleurs inciter les jeunes à renouer avec la lecture.
Côté français, les booktubers se font plus rares. Mais personnellement, j'ai quand même ma chouchoute (question de goûts, et puis bon son livre idéal serait une dystopie alors...), une bloggueuse et booktubeuse très influente sur la toile avec 8000 fans sur Facebook, 3000 abonnés Twitter, 17000 abonnés à sa chaîne Youtube "Les Lectures de Nine". De nombreuses maisons d’édition sont partenaires de son blog (http://ninehank.com/nos-partenaires) : Pocket Jeunesse, Le livre de Poche, La Martinière fiction J, Seuil, Black Moon… Partenaires qui confirment l'importance et la crédibilité de Nine. Contrairement aux pays anglophones, nous manquons de vidéos fonctionnant comme des guides pour débutant booktuber, ce qui rend la communauté plus difficile d'accès... Mais c'est en train de changer, puisque c'est un peu ce qu'exprime Nine dans sa vidéo dédiée au langage des booktubers :
Alors, petit blogueur en herbe, envie de relever le défi ?
Pour aller plus loin :
- L'Express "Les futurs critiques littéraires sont-ils sur Youtube ?"
- Monbestseller "Comment promouvoir son livre avec les BookTubers ?"
- L'Express "Les futurs critiques littéraires sont-ils sur Youtube ?"
- Monbestseller "Comment promouvoir son livre avec les BookTubers ?"
Julia Sivadier